Genealogie | Artiste | Peinture | Sculpture | Musique | Litterature | Artisanat
MENU
INFORMATIONS
PARTENAIRES

Pierre Joseph Joachim Malezieux : Documents Annexes

Articles de presse sur le décès de Pierre Joseph Joachim Malézieux

« Un homme vient de mourir parmi nous, sans faire plus de bruit en partant qu’il n’en faisait pendant sa vie ; et pourtant, l’hommage d’une haute estime, non pas seulement celle des amis, mais celle de tous faisait cortège à sa mémoire.
On dit beaucoup de mal du temps où nous vivons ; cependant, qu’un homme de bien vienne à disparaître, et de ce modeste citoyen qui vivait à l’écart, sans occuper de lui personne, tout le monde se souvient. De graves paroles s’échangent alors à propos de lui, rare et touchante oraison funèbre, que de brillantes existences envieraient et n’obtiennent pas toujours. C’est que cet homme portait en lui, cette chose que respectent même les plus sceptiques et les moins scrupuleux, une conscience droite et pure ; et disons-le à l’honneur de l’humaine espèce, rien de ce qui appelle l’admiration, ni l’esprit, ni le haut talent, ni même les séductions du génie, n’obtiennent d’elle le sincère respect qu’elle accorde à ceux qui ont bien vécu.
Simple conducteur des ponts et chaussées, Pierre-Joseph-Joachim Malézieux, fut dans cet humble poste ce qu’il se montra partout, l’homme du devoir. Comment avec d’aussi minimes appointements, il parvint à donner à une nombreuse famille, la sérieuse éducation qui a fait à chacun de ses enfants la place distinguée que l’on sait, c’est un problème dont la courageuse compagne de sa vie a seule le secret. Sous un aspect grave et stoïque, Malézieux cachait un cœur tendre et vibrant, un juvénile enthousiasme pour le bien et pour le beau ; et les rares amis qui ont reçu les épanchements de ce vieillard resté si jeune, mais qui se livrait peu, savent seuls ce que renfermait d’exquise sensibilité, cette nature restée vierge et sans tache.
Je me souviens d’un certain jour du mois de juin, où devant la campagne couverte de moissons, ce taciturne qui cessait de l’être sous le coup d’une émotion vive, s’épancha brusquement dans un flux d’enthousiasme, où j’entendis chanter toutes les voies de la nature. Soupirs du vent dans la ramée, bruissement des insectes, frissonnement des épis, ondoiement moiré des seigles, cris joyeux de l’hirondelle, caresses et rayons, tout y était, mêlé et confondu dans un désordre saisissant. Fais-nous des vers qui ressemblent à cette prose là ! m’écriai-je tout ému.
Les vers qu’il a laissés, laissent deviner, peut-être, mais sont loin d’exprimer le sentiment qu’il avait des choses et la tendre idéalité de sa belle âme. Il est des êtres dont le cœur parle si haut, dit Chateaubriand, qu’ils n’entendent pas ce qu’ils disent. Si ce naïf avait su se traduire, il eut laissé de lui quelque chose de profondément sincère et personnel ; mais trop modeste pour oser, sa vénération pour les maîtres de son choix, lui fut fatale. Il aurait pu donner sa note, il s’enlisa dans l’admiration.
J’ai voulu dire un mot du cœur, sur cet homme excellent et rare, qui n’ayant jamais su rien faire pour lui-même, a rendu aux autres tant de services et laissé tant de regrets. »
Le Glaneur de Saint-Quentin, Janvier 1890.

« Aujourd’hui samedi ont eu lieu les obsèques de M. Joachim Malézieux décédé à l’âge de 69 ans, dans la nuit de jeudi à vendredi.
M. Malézieux a été longtemps conducteur des ponts-et-chaussées, et, sans contredit, l’un des plus distingués de cet important service. D’autres parleront avec plus de compétence de ses travaux remarquables concernant entre autres le contraste et le plan de la ville de Saint-Quentin.
Conseiller municipal de 1881 à 1888, on peut le citer parmi les plus laborieux et les plus compétents. Son concours a été souvent précieux pour le conseil, aussi lorsque sa santé le contraignit de résigner son mandat, ses collègues furent unanimes pour le prier de rester parmi eux.
La maladie qui déjà l’affaiblissait ne lui permit pas ce surcroît de travail.
M. Malézieux a eu le mérite d’élever une nombreuse famille dont les membres, dignes de la plus haute estime occupent des situations honorables ; la bonne direction donnée à ses enfants par ce père accompli n’y a pas peu contribué.
Notre concitoyen s’occupait à ses moments perdus d’art et de littérature dont il aimait à parler. Nous avons eu plus d’une fois le plaisir de nous entretenir avec cet aimable vieillard dont l’esprit cultivé, la finesse et la bonté inspiraient tout de suite une affectueuse sympathie.
Une foule considérable l’accompagnait à sa dernière demeure. »
Le Glaneur, du 1er novembre 1889.

Joachim Pierre Malézieux vivait au 78 du boulevard Gambetta à Saint-Quentin.

Le 7 août 1881, il est élu au premier tour au Conseil municipal de Saint-Quentin 18ème sur 42 conseillers.

Documents de Pierre Joseph Joachim Malézieux

 
© Peintres-et-Sculpteurs.com - Paris-Brest.com

Conformément à la loi informatique et libertés du 06/01/1978 (art.38 et suivants), vous disposez d'un droit d'accès, de radiation et de rectification des données vous concernant sur simple demande écrite à cette adresse